Le cinéma en Pays de Caux

(par Thierry Carteret)



 J’ai essayé d’établir ici une liste non exhaustive de films de cinéma ayant choisi le Pays de Caux comme lieu et décor pour y placer leur intrigue principale, et quelques-uns ont eu lieu aux Petites-Dalles… (J’ai exclu les fictions télévisuelles, car ne s’apparentant pas précisément au cinéma). Le but est ici de susciter la curiosité et de donner envie au lecteur de (re)découvrir ces quelques oeuvres.

Bien qu’on ne puisse pas dire que le Pays de Caux soit la région préférée du cinéma, certains de ses illustres représentants y ont élu domicile, comme Martine Carol aux Petites-Dalles, la star de Caroline chérie (1951) de Richard Pottier, Lucrèce Borgia (1953) de Christain Jacque ou de Lola Montès (1955) de Max Ophüls.
Certains rares esthètes parmi les auteurs de cinéma ont tout de même choisi d’y planter le décor de leur intrigue.




  En 1971, une production franco-italienne décide de produire le long métrage de fiction Les galets d’Etretat (Improvvisamente una sera... un amore) avec dans les rôles-titres les comédiens Virna Lisa, Maurice Ronet ainsi que la comédienne et chanteuse Annie Cordy. L’histoire d’un viol qui se terminera par la vengeance implacable de la victime. La station balnéaire la plus illustre du Pays de Caux sert alors de toile de fond à ce drame à la saveur plutôt noire. Autre film à avoir élu domicile à Etretat : Guy de Maupassant, que met en scène Michel Drach en 1982 avec dans les rôles principaux Jean Carmet, Miou-Miou et Claude Brasseur qui prête ses traits à l’illustre écrivain de cette biographie filmée.


  Claude Lelouch choisit également Etretat pour l’un des décors de son Tout ça… pour ça ! (1992) dans lequel Fabrice Luchini livre l’une de ses prestations les plus mémorables . Plus près de nous, il faut citer La disparue de Deauville (2007) de Sophie Marceau dans lequel un flic solitaire et quelque peu fatigué (incarné par Christophe Lambert) arpente la région pour son enquête, ce dernier se retrouvant même, pour quelques plans, sur la plage de Senneville-sur-Fécamp.

  Précédemment, c’est le réalisateur Normand Xavier Beauvois, qui, l’année 2001, utilise Etretat et ses environs pour son film Selon Matthieu et offre l’un de ses plus beaux rôles à l’actrice Nathalie Baye. Thriller social au suspense efficace dans lequel le comédien Benoît Magimel se venge du décès de son père en séduisant la femme du patron de l’entreprise responsable de la mort de celui-ci ; Selon Matthieu est une véritable réussite du 7e Art.
  Etretat a également servi de décor à d’autres films comme Arsène Lupin (2004) de Jean-Paul Salomé avec Romain Duris et Kristin Scott Thomas, Cantique de la racaille (1998) de Vincent Ravalec, utilisant son centre-ville et sa plage, Le fauve est lâché (1959) de Maurice Labro avec Lino Ventura, Galia (1966) de Georges Lautner (Les Tontons flingueurs), Love me (2002) de Laetitia Masson avec Johnny Hallyday et Sandrine Kiberlain ainsi que la  comédie de Patrice Leconte Les vécés étaient fermés de l’intérieur (1976) avec Coluche et Jean Rochefort.


 Mais Etretat n’a pas été la seule station choisie par le cinéma. Ainsi en 1973 le cinéaste Yves Robert place l’intrigue de son film Salut l’artiste à Veules les roses. L’histoire est celle de Nicolas, un acteur fauché qui joue dans de petits films, des publicités ou de petites pièces. Sa vie privée ne va pas beaucoup mieux puisque sa maîtresse l'a quitté et sa femme est enceinte d'un autre homme. Dans les rôles-titres Marcello Mastroianni et Jean Rochefort livrent une composition tout à fait réjouissante. Précédemment, en 1971, c’est le petit village de Allouville-Bellefosse qui est le théâtre comico-dramatique du film Le chêne d’Allouville (également titré Ils sont fous ces Normands) de Serge Penard dans lequel Bernard Menez, Jean Lefebvre et Jean-Pierre Darras vont résister aux agissements d’un député voulant faire détruire le célèbre arbre multiséculaire et fierté du village au profit d’une autoroute. Plus récemment, en 2005, la réalisatrice Sandrine Veysset (Y aura-t-il de la neige à Noël ?) a filmé quelques scènes de son Il sera une fois sur les falaises de Varengeville-sur-Mer : L’histoire d’un petit garçon qui découvre ce qu’il est devenu… cinquante années plus tard.




 Le cinéma documentaire s’est également intéressé au Pays de Caux avec Les Terriens (1999) puis Les sucriers de Colleville (2004) de la réalisatrice Ariane Doublet offrant avec ces deux films des portraits saisissants des paysans et ouvriers cauchois, à travers deux évènements marquants ayant modifié leur mode de vie, contant d’abord les conséquences du passage de l’éclipse solaire du 11 août 1999 puis celles de la fermeture définitive d’une usine sucrière.

 Concernant Les Petites-Dalles, encore aucun cinéaste de renom n’est venu poser ses caméras dans ce lieu de villégiature unique. Tout juste peut-on noter quelques rares tentatives dans le domaine du court métrage. Parmi ceux-ci nous pouvons citer Loup ! de la jeune réalisatrice et scénariste Zoé Galeron en 2002, contant l’histoire d’un photographe se rendant dans une petite station balnéaire (on devine laquelle) pour y photographier un mariage. Le personnage (incarné par Aurélien Recoing) éprouve rapidement une attirance pour la mariée (Cécile de France) qui s’avère être enceinte, alors que lui-même cache un terrifiant secret… Il est à noter que ce court métrage à la lisière du cinéma fantastique a reçu de nombreux prix dans différents festivals de cinéma.  Dernièrement, une autre jeune cinéaste nommée Julie Ropars a choisi les Petites-Dalles comme lieu de tournage de son court métrage Le sel qu’elle a terminé en 2005. Enfin, le réalisateur américain Wes Anderson (La famille Tenenbaum, La vie aquatique, A bord du Darjeeling Limited) est venu diriger, lors de l’été 2008, une publicité à l’esprit très « Tatiesque » aux Petites-Dalles, avec la star américaine Brad Pitt ( !).


 Il est à souhaiter que d’autres œuvres cinématographiques ambitieuses prennent le Pays de Caux comme lieu de leur tournage, et pourquoi pas les Petites-Dalles comme décor d’un long métrage de cinéma, ce qui n’a encore pas eu lieu, mais sait-on jamais…


Thierry Carteret

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Frédéric-Guillaume Lefebvre nous donne les informations complémentaires suivantes :

Le film de Pascal Thomas, sorti en 1981, « Celles qu'on a pas eues » s'ouvre tres joliment sur la plage des Petites Dalles au tout début du film.
Et je me souviens d'un gros téléfilm qui s'appelle « Le pain Noir » tourné aux Grandes Dalles.



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