Télégraphe, électrification et adduction d'eau


Le télégraphe

Au début de l'année 1884, sous l'impulsion de M. de Blowitz, journaliste, la décision est prise de faire installer un télégraphe aux Petites-Dalles. Le devis s'élève à 1000 francs, somme assez considérable. Chacun met la main à la poche. M. de Blowitz et M. Perquer donnent chacun 100 francs, chacune des 2 communes 50 francs de même que M. Roquigny et M. Peltier. Beaucoup d'autre Petits-Dallais versent leur obole et la somme nécessaire est rapidement obtenue. Plusieurs personnes se proposent d'accueillir dans leurs murs ce télégraphe, voire même, comme M. Duboc, de faire construire un local spécialement dédié à cet élément de la modernité. Paul Wallon, l'architecte, précise dans ses carnets à la date du lundi 19 mai 1884: "On plante les poteaux télégraphiques aux Dalles". Finalement, le télégraphe est installé dans le Grand Hôtel des Bains, propriété de M. Vézier qui reçoit, comme à Veulettes, 10 centimes par dépêche.


Le téléphone

Beaucoup plus tard, le téléphone fut installé aux Petites-Dalles. Sur les cartes postales, avant les années 1920, les fils dans les rues sont des fils téléphoniques.

La cabine publique du téléphone était située dans la maison appartenant actuellement aux Bonin (ancienne maison de Thomasine Ledun). Les fils pénétraient par l'oeil de boeuf côté rue ! Sur certaines cartes postales un panneau indique la direction de ce téléphone public, à l'entrée  du chemin qui mène à cette maison.

Une agence postale sera ensuite installée au 66 rue Joseph Heuzé. Elle fermera définitivement le 1er septembre 1979.


L'électrification

Jean-Claude Michaux nous donne des renseignements quant à l'électrification des Petites-Dalles. Elle a été réalisée par la compagnie LEBON, en 1924.

Si les Petites-Dalles n'ont pas été négligées, c'est grâce à une pétition de 1922, émanant du syndicat d'initiative et signée par de nombreux Dallais.

Le coût des travaux de 32 560 F a été supporté de la façon suivante :

 

L'adduction d'eau

En ce qui concerne l'adduction d'eau durant la guerre 39-45, Vincent Le Grand nous donne des précisions sur la manière dont cela s'est fait.

Le chateau d'eau de Sassetot a été construit en 1942, après ceux de Valmont Sud et de Valmont Nord.

Le président du Syndicat d'adduction d'eau du canton de Valmont, qui était le maire de Thiergeville, M. Marcel Le Grand, se refusait à ce que les jeunes du canton partent au STO allemand (Service du Travail Obligatoire) comme était parti l'un de ses fils.

Il décida donc d'employer des jeunes, volontaires, à creuser les tranchées et poser les tuyaux d'adduction d'eau dans le canton. Cette proposition reçut l'aval du conseil d'administration du syndicat de l'eau. Une grande partie de l'adduction d'eau fut faite à cette époque, de 1941 à 1944.

J'ai moi-même retrouvé de "jeunes" travailleurs de cette époque qui ne connaissaient rien de ces négociations avec l'ennemi.

Mon grand-père, Marcel Le Grand, demandait entre autre à son fils Bertrand, 12 ans, d'aller accompagner de nuit le chauffeur de la Bénédictine pour faucher les tuyaux nécessaires au lendemain, à la barbe des Allemands et dans leurs dépots, pour ne pas que les chantiers s'arrêtent !  Les Allemands faisaient de la rétention sur les matériels, car ils voyaient d'un mauvais oeil ces travaux qui leurs paraissaient moins importants que le service obligatoire du STO. Beaucoup de jeunes de notre canton ont pu ainsi rester dans leur foyer, tout en étant utiles à tous.

Certaines personnes reprochèrent à mon grand-pére, dès la fin de la guerre d'avoir aidé les Allemands à leur propre adduction d'eau vers leurs cantonnements...!

Ces tuyaux de fonte, posés à l'époque, sont toujours en service, et nous alimentent encore en eau.

Merci aux "besogneux" de cette époque qui se reconnaitront. Sachons que tous ces kilomètres de tranchées ont été creusés manuellement, grâce à eux.

Vincent Le Grand.

Après l'installation du réseau d'eau, certains puits furent transformés en puisards pour évacuer les eaux usées !