Adolphe Joanne, dans son guide de 1881, intitulé «Le Havre» consacre un chapitre spécial aux Petites-Dalles.
Pour parvenir aux Petites-Dalles, il propose 3 itinéraires en train, de Paris jusqu'à Yvetot, Alvimare ou Fécamp. A partir de ces 3 gares, il détaille la seconde partie de ces itinéraires, en signalant les principales curiosités.
Curieusement, la gare de Cany, la plus proche des Petites-Dalles, inaugurée l'année précédente, n'est pas encore prise en compte dans ces itinéraires. Par contre, son guide contient :
Les Chemins de Fer de l'Ouest offraient des tarifs promotionnels, à destination des Petites-Dalles, pour les "week end" de la saison 1881, de Paris à Cany ou Fécamp, de :
L'annonce du Grand Hôtel des Bains fait en outre mention d'un "Bureaux de Poste et Télégraphique".
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La transcription ci-dessous ne reprend pas les itinéraires, mais seulement la description des Petites-Dalles.
Le hameau des Petites-Dalles, qui dépend de la com. de Saint-Martin-aux-Buneaux, est agréablement situé au débouché d'un vallon toujours vert, planté d'arbres, couvert de jardins, et protégé par son étroitesse contre l'irruption des vents. On peut y faire de charmantes promenades. De nombreuses maisons de campagne y ont été construites. La plage, de sable, resserrée au N. et au S. par les falaises, est abritée, du côté de la haute mer, par une digue naturelle de rochers; aussi les vagues n'y sont-elles pas très fortes, et des enfants de quatre ans peuvent s'y baigner sans danger.
Il n'y a pas d'établissement de bains aux Petites-Dalles: on s'y baigne à sa guise, on pose soi-même ses limites. 15 à 20 cabines et un guide-baigneur (V. les Renseignements pratiques) sont néanmoins à la disposition des baigneurs. L'hôtel des Bains sert de casino. Il s'y donne des fêtes, des soirées dansantes, et les enfants trouvent dans le jardin des balançoires, des trapèzes, etc.
Les Petites-Dalles sont un séjour tranquille, fréquenté par des familles paisibles, aimant le calme et une simplicité relative. Le boucher et les marchandes de légumes de Sassetot (marché le dimanche) approvisionnent suffisamment ce hameau.
Les bois qui couvrent les versants du vallon et le parc du château de Sassetot, dont le propriétaire permet l'accès à tous les étrangers, offrent des buts de promenade fréquentés.
Sur le plateau qui domine les Petites-Dalles, et qui se termine en falaises, on peut aller visiter, à (2kil.) Saint-Martin-aux-Buneaux (1491 h.), une église à deux nefs à peu près égales. Cette disposition est le résultat d'un agrandissement, au XVI° s., de l'édifice qui existait déjà depuis le XI° s. et qu'un appareil roman en tuf de cette époque et des contre-forts du XIII° s. distinguent encore. Les verrières, du XVI° s., étaient fort belles; il n'en reste plus que des débris. On remarque, en outre, un baptistère de la Renaissance. La croix du cimetière date du XVI° s. - De Saint-Martin, on peut descendre à la mer (2 kil.) par une espèce d'escalier inégal et tortueux, taillé dans un fouillis de roches déchiquetées, ajourées, affectant les formes les plus fantastiques : c'est le Val.
Nous recommanderons aussi comme buts d'excursion : (11 kil. au S.) Valmont, par Daubeuf (V. p. 125 et 123) - - (18 kil. au S.-E.) Cany, par Anneville.
(V.p. 130, en sens inverse, des Petites-Dalles à Anneville, et p. 123, d'Anneville à Cany); - les Grandes-Dalles et Saint-Pierre-en-Port (p. 128); enfin Veulettes.