Le premier parking de la plage

construit après la guerre en 1952

Martine Samson nous adresse cet article de presse,

paru en 1952 dans Paris-Normandie,

où il est question de la construction du premier parking de la plage

Vous trouverez ci-dessous, en clair, le texte de cet article.

Dans le cadre de la reconstruction des plages

Grâce aux travaux entrepris

Les Petites-Dalles

présenteront cet été un visage nouveau

 

Un à un les plans d'urbanisme prévus au chapitre de la reconstruction trouvent leur réalisation. Une à une sont ainsi destinées à disparaître pour la satisfaction générale, ces taches de chaos et de débris que la guerre et l'Occupation avaient semées tout au long de nos côtes normandes.

C'est actuellement le tour des Petites-Dalles, coquette station très appréciée, qui s'étend en grande partie sur la commune de Saint-Martin-aux-Buneaux et qui avait, elle aussi, bien souffert des événements. Nichée au creux de son vallon, la plage des Petites-Dalles ne présente aux reconstructeurs qu'un périmètre extrêmement réduit puisqu'il n'excède guère 100 m sur 50 m. Mais ce périmètre de reconstruction sera le théâtre de tant de transformations que l'aspect général de la plage en sera totalement modifié.

Les travaux sont séparés en deux parties distinctes : celle dit "maritime", intéressant le perré existant et divers aménagements de plage, placée sous la responsabilité du service maritime des Ponts et Chaussées de Fécamp, dirigé par M. Lebeau, ingénieur T.P.E., et celle intéressant le terrain d'accès à la plage, confiée aux bons soins de M. Mongeaud, ingénieur T.P.E. de Cany.

Voici le détail de travaux qui seront entrepris dans la partie "maritime". Le perré existant sera prolongé à l'Est par un perré à parements paraboliques jusqu'à l'extrémité Est de la plage. On procédera à la surélévation du perré existant dans la partie comprise entre le chemin départemental nº 5 d'accès à la plage et l'extrémité Est du perré. On réalisera d'une part, un escalier de descente à la plage de 7 mètres de largeur intérieure, dont l'axe sera dans le prolongement de l'axe du chemin départemental nº 5, et, d'autre part, un escalier de descente à la plage de 4 m 70 de largeur intérieure à l'extrémité Est du perré à construire, situé sensiblement dans le prolongement du chemin de Bellevue. Sous ce dernier escalier seront construits des sanitaires.

Pour l'instant, on procède aux travaux de terrassement et à la démolition des maçonneries en vue de la surélévation du perré. Puis viendra l'exécution des maçonneries du mur de soutènement et des escaliers. L'aménagement intérieur des W.-C., la fourniture et la pose des balustrades en bois sont également compris dans les travaux. Les sanitaires comprendront trois W.-C. et un local où seront installés quatre urinoirs. L'ensemble des travaux à exécuter pour la partie maritime a été confié à l'entreprise Tesnière, de Fécamp. Quelques chiffres montreront bien l'importance des futures réalisations : le perré existant sera surélevé d'une hauteur moyenne d'un mètre sur une longueur de 48 m 50. Le nouveau perré aura 27 m 40 de long, il sera parabolique et accusera une hauteur moyenne de 7 mètres.

M. Mongeaud, ingénieur T. P. E. à. Cany, à qui nous sommes allés rendre visite, a bien voulu nous fournir tous renseignements utiles au sujet des travaux placés sous sa sauvegarde. Bien que ne disposant que d'un emplacement étroit (environ 80 m sur 40 m) on compte réaliser un ensemble pratique et agréable à l'oeil. Nous aurons tout d'abord un parking auto à l'est, d'environ 60 mètres de long, pouvant accueillir environ 40 véhicules. Au nord, un parking circulaire de 20 mètres de diamètre permettra de loger quatre grands cars. A l'ouest, une pelouse circulaire a été réservée. Au fond du parking auto, un mur-clôture de 1 m 20 de haut avec deux lisses et échelonnements successifs séparera la plage des quatre immeubles qui seront reconstruits par la suite. Commençant au ras du sol près du parking réservé aux cars, un mur de soutènement se déroulera jusqu'à une hauteur de 4 mètres de long du chemin de Bellevue. Il sera constitué de dalles préfabriquées avec silex taillé. Ces aménagements assez facilement réalisables n'interviendront que dans la phase terminale des travaux. Auparavant il faudra en finir avec d'importants terrassements qui modifieront assez profondément l'aspect actuel du paysage. La pente générale sera adoucie sur le front de mer, ce qui facilitera d'autant l'accès au chemin de Bellevue. On compte environ 1.000 m3 de déblais qui seront en grande partie évacués sous les falaises.

Les aménagements en surface comprendront également la réalisation d'une promenade de 5 mètres de large sur le front de mer. Un éclairage public comportant huit candélabres, quatre devant la plage et quatre en retrait, sera installé. Le revêtement en surface sera réalisé en tarmacadam. La chaussée sera établie sur 2 200 m2. Les trottoirs en asphalte occuperont une superficie de 1 040 m2. Les bordures de granit s'étendront sur 700 mètres. La nouvelle conformation du terrain nécessitera le prolongement sur 30 mètres de l'aqueduc de 60 cm de diamètre existant actuellement et qui évacue les eaux à la mer. Tous ces travaux de la partie "routière" ont été adjugés à l'entreprise Michel et Durieu, de Dieppe.

Trois mois et demi de travaux sont prévus à l'issue desquels la plage des Petites-Dalles, rajeunie, embellie, sera en mesure d'accueillir pour la saison les estivants que ne manqueront pas de séduire ses falaises pittoresques, ses bois ombrageux et un air du large réputé loin à la ronde...

Jacques DESMOULINS.