Un phénomène optique bien connu Longtemps,
les férus d’anatomie oculaire et de psychologie
contestèrent la dimension atmosphérique du
phénomène. Ils échafaudèrent telle
théorie fondée sur la persistance rétinienne de la
sensation lumineuse rouge orangée du dernier rayon visible, se
traduisant par l’impression résiduelle de sa couleur
complémentaire, le vert. Cette thèse a toujours cours,
combien de fois ne l’avons nous entendue chez les sceptiques de tous
poils . Or le rayon vert se manifeste également au lever du
soleil - pas aux Petites Dalles bien sûr - ce qui ruine la
théorie de ces savants d’un soir.
En fait il s’agit d’un
phénomène lié à la réfraction de la
lumière rasante du soleil couchant, au passage à
l’horizon des couches superposées de l’atmosphère de
densité décroissante, qui jouent de ce fait le rôle
d’un prisme. L’effet de cette réfraction se traduit par une
courbure des rayons lumineux, d’autant plus accentuée que la
longueur d’onde est plus courte. Ainsi à partir d’une source
unique de lumière blanche composée, le soleil
situé à l’horizon, les rayons monochromatiques de couleur
verte, plus réfractés, sont alors plus courbés
vers la terre que ceux de couleur rouge. Ainsi le soleil ayant tout
juste disparu à l’horizon, le rayon vert, venant de
« derrière l’horizon » peut-il encore
apparaître un instant à la vue, alors que le reste du
spectre, jaune orange et rouge, n’est plus visible.
Les
couleurs bleue et violette qui devraient subsister plus longtemps
encore que le vert sont quant à elle rendues invisibles au bord
de la mer par un autre phénomène dit de diffusion de
Rayleygh qui est à l’origine de la couleur bleue du ciel.
Toutefois on signale dans le désert du Colorado un
phénomène très rare d’un rayon bleu et même
d’un rayon violet et des photos exceptionnelles en témoignent.
L’apparition
de tels phénomènes nécessite un horizon tout
à la fois net et lointain, un air très sec et translucide
et les hautes pressions d’un anticyclone qui accentuent la
stratification des couches d’air de densités différentes.
Autant dire que ce type de configuration est relativement rare aux
Petites Dalles où il est plus fréquent de voir le disque
solaire se noyer dans la brume.