Rayons verts vus et photographiés aux Petites-Dalles







Dimanche 29 juillet 2012

(Cliché PW)


Lundi 20 août 2012

(Cliché Vincent Rakowsky)

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Le Rayon Vert

Extrait du texte de Pierre-Olivier DREGE paru dans le livret du Syndicat d'Initiative 2009


Un phénomène optique bien connu

Longtemps, les férus d’anatomie oculaire et de psychologie contestèrent la dimension atmosphérique du phénomène. Ils échafaudèrent telle théorie fondée sur la persistance rétinienne de la sensation lumineuse rouge orangée du dernier rayon visible, se traduisant par l’impression résiduelle de sa couleur complémentaire, le vert. Cette thèse a toujours cours, combien de fois ne l’avons nous entendue chez les sceptiques de tous poils . Or le rayon vert se manifeste également au lever du soleil - pas aux Petites Dalles bien sûr - ce qui ruine la théorie de ces savants d’un soir.

En fait il s’agit d’un phénomène lié à la réfraction de la lumière rasante du soleil couchant, au passage à l’horizon des couches superposées de l’atmosphère de densité décroissante, qui jouent de ce fait le rôle d’un prisme. L’effet de cette réfraction se traduit par une courbure des rayons lumineux, d’autant plus accentuée que la longueur d’onde est plus courte. Ainsi à partir d’une source unique de lumière blanche composée, le soleil situé à l’horizon, les rayons monochromatiques de couleur verte, plus réfractés, sont alors plus courbés vers la terre que ceux de couleur rouge. Ainsi le soleil ayant tout juste disparu à l’horizon, le rayon vert, venant de « derrière l’horizon » peut-il encore apparaître un instant à la vue, alors que le reste du spectre, jaune orange et rouge, n’est plus visible.

Les couleurs bleue et violette qui devraient subsister plus longtemps encore que le vert sont quant à elle rendues invisibles au bord de la mer par un autre phénomène dit de diffusion de Rayleygh qui est à l’origine de la couleur bleue du ciel. Toutefois on signale dans le désert du Colorado un phénomène très rare d’un rayon bleu et même d’un rayon violet et des photos exceptionnelles en témoignent.

L’apparition de tels phénomènes nécessite un horizon tout à la fois net et lointain, un air très sec et translucide et les hautes pressions d’un anticyclone qui accentuent la stratification des couches d’air de densités différentes. Autant dire que ce type de configuration est relativement rare aux Petites Dalles où il est plus fréquent de voir le disque solaire se noyer dans la brume.