Mai 2004

Samedi 8 mai, à 8 h 30, sous une pluie froide, quelques intrépides havrais et petits-dallais se sont retrouvés sur la plage pour s'interroger sur l'origine des Catelets. La violence de la pluie ne permettait pas de prendre des photographies sans risquer d'endommager les appareils. Elle a également nécessité d'écourter cette sortie.

Monsieur Gérard Breton, directeur du muséum du Havre, a animé cette sortie. Il est l'auteur de nombreux travaux, dont "Excursions géologiques sur le littoral entre le Havre et Fécamp" publié par la Société Géologique de Normandie et des Amis du Muséum du Havre, 1998, Tome 85, Fascicule I, 1er trimestre. Cette étude synthétique contient non seulement la stratigraphie des falaises en différent points du littoral mais aussi les hypothèses actuelles pour expliquer :

• l'origine de la silice des silex
• la formation des silex en rognons ou en lames
• les bancs carbonatés sous-marins
• les rythmes de la craie
• l'origine de discontinuités sédimentaires (surfaces perforées, bancs de craie noduleuse, hard-ground...)

Les deux pages de cette étude que nous reproduisons avec l'autorisation de monsieur Gérard Breton, expliquent la formation de ces discontinuités et en particulier celle des hard-grounds. Sur le tableau 3 apparaît le hard-ground dont la coupe type est localisée aux Petites-Dalles.

Messieurs  Gérard Breton et Pierre Juignet ont relevé les coupes stratigraphiques de la craie visible aux Petites-Dalles, mais ces travaux n'ont pas été publiés.

Les membres de l'association se sont livrés à l'examen :

du hard-ground visible, en pied de falaise aval, des diaclases dans les falaises, du platier, des Catelets, des Huches, des viviers creusés sur le platier, des lames de silex en pied de falaise amont, de la source et de l'aspect de la falaise à cet endroit et en particulier le "V" formé par deux importantes fissures (diaclases).

Les diverses hypothèses formulées par monsieur Gérard Breton et par d'autres membres de l'association,  peuvent être résumées de la façon suivante :

• le fond de la vallée des Petites-Dalles dans sa partie disparue devait obliquer à gauche et emprunter le chenal actuel, à gauche des Catelets,
• une sorte de pointe devait exister au niveau des Catelets, car la vallée formait alors un angle aiguë avec la ligne de côte, 
• un hard-ground serait à l'origine de la conservation à un niveau relativement élevé des Catelets, des Huches et du platier,
• les sources dans le sable ou au bas du cordon de galets montrent que la vallée des Petites-Dalles reste active en profondeur alors qu'elle est sèche en surface (à l'exception des jours d'orage),
• les fissures dans la falaise (diaclases) se prolongent sur le platier, soulignées par le creusement de chenaux,
• la source amont correspond à une formation karstique, dans laquelle les eaux souterraines ont élargi les fissures dans la craie.

Cette source d'eau douce est active en permanence. C'est vraisemblablement sur le platier, sur le passage de l'eau provenant de cette résurgence que se tenaient les lavandières représentées sur cette carte postale expédiée en 1912.